Famille Brasseur On line
 
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DOCUMENTS
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Marie-Catherine est plus âgée que Nicolas. Le jour des noces, son père a déjà quatre-vingt-quatre ans et sa mère cinquante-six ans. Ce qui tendrait à prouver qu'à cette époque, l'âge des époux était extrêmement variable d'un cas à un autre.

Pierre BRASSEUR meurt au Louvion trois ans plus tard. Au cimetière de Bavay, on peut encore voir gravées sur sa tombe une charrue et l'inscription suivante :"Par sa probité, son exactitude à remplir ses devoirs envers Dieu et envers ses concitoyens, il mérita l'estime et les regrets de tous ceux qui l'ont connu". Cette épitaphe pourrait s'appliquer à beaucoup d'autres membres de la famille BRASSEUR. Rappelez-vous seulement le dernier censier du Gard, Aimé BRASSEUR, rappelé à Dieu en 1969 et dont la simple parole valait plus que toutes les signatures au bas de tous les contrats du monde...

Si les BRASSEUR étaient si catégoriques dans leurs jugements à l'égard des autres et de la société, c'est qu'ils ne transigeaient pas non plus avec eux-mêmes sur ce qu'ils considéraient comme leur devoir. Et le mot "fatigué" était exclu de leur vocabulaire. L'intransigeance des Brasseur a été illustrée par mon oncle Nicolas, maire de Clary de 1904 à 1910, tour à tour révoqué et réélu à grand fracas, mais tenant tête par tous les moyens à une Administration alors encline à l'anticléricalisme.

Les exemples de patriotisme furent si nombreux chez les BRASSEUR que je n'ose en énumérer aucun, bien que je possède l'énorme correspondance de guerre de ma grand mère.

Quelles vertus énumérer encore : l'entrain et l'optimisme, comme la persévérance et le courage dans l'adversité.

Enfin l'attachement profond à la famille, et le goût des réunions familiales, dont votre présence nombreuse aujourd'hui est la vivante démonstration. Quelques uns manquent à l'appel, retenus par d'autres obligations, mais ils sont de cœur avec nous. Mme Aimée Germe, la doyenne de la famille, nous a assuré de ses prières. La voilà qui, après les deuils, a connu la joie de la naissance d'une arrière arrière arrière petite-fille, ce qui est assez exceptionnel et proche du souhait biblique.

Profitons de cette journée pour rendre hommage à ceux qui, sans figurer sur l'arbre généalogique des BRASSEUR, ont aidé des BRASSEUR à surmonter les épreuves les plus difficiles : je songe à Michèle DARCHE, qui consacra sa vie à élever ses neveux orphelins, et à l'abbé DOUBLET, qui fut et demeure le réconfort de la famille BRASSEUR-DOUBLET. Je remercie Michèle et Pierre, les deux merveilleux organisateurs, Maman et tous ceux qui les ont aidés à vous réunir.

Je terminerai en remerciant tous nos cousins et cousines non seulement d'être venus à notre rencontre, mais encore de m'avoir écouté sans broncher évoquer des souvenirs que ma grand mère se plaisait à me raconter il y a déjà de cela un quart de siècle. Je prie ceux qui connaissent davantage que moi l'histoire de la famille d'excuser les lacunes de mon érudition et de prendre à leur tour la parole pour redresser et compléter mes informations.
A Bohain le 4 juillet 1971, B. Lotteau.


AUTRES TEXTES

"IN MEMORIAM" : c'est en 1986 que Paul BRASSEUR écrivit le texte qui suit, à l'occasion d'une réunion familiale qui eut lieu à Branleux...
In memoriam


Vieille demeure, nous voici au rendez-vous.
Dix années se sont écoulées et tu n'as pris aucune
ride. Tu te plais si bien dans ton écrin de verdure.
Qui saura traduire cette harmonie profonde qui
s'établit entre la maison et la nature sur la
terre des hommes...

Cette année cependant tu t'es séparée des
contrevents vert et blanc qui égayaient ton visage.
J'imagine qu'ils sont en train de se refaire une
beauté. Entre nous, je connais maintes dames qui
en ont fait autant avant de venir te rendre
visite.

Tu peux maintenant mettre un nom sur
certains visages, mais d'autres te sont inconnus.
Cette jeune personne fort délurée, les cheveux
au vent, est venue de La Rochelle. Tant de
kilomètres pour faire ta connaissance. Rassure-toi,
elle est repartie très heureuse.

Car tu accueilles avec chaleur et
simplicité les bras largement ouverts. Je veux dire
portes, salons et couloirs livrés au passage incessant
de tes visiteurs. Ils convergent, bien sûr, vers cet
immense aide-mémoire établi avec un soin scrupuleux.

D'un coup d'oeil, de rameaux en rameaux, on remonte
les siècles. En citant un nom, on situe le domaine :
Le Louvion, Le Gard, Fréhart... Tout près de là, des
photos brunies, des groupes endimanchés, des menus
pantagruéliques.. On fait silence pour mieux revivre
ces moments figés, et imaginer la joie bruyante des
réunions de famille, les ducasses, ces visages empourprés
par des faux-cols intraitables, ces moustaches conquérantes
le tout sublimé par des chapeaux tout à la fois serres
et jardins potagers.

C'était hier, si loin et si proche de nous. Car
sans en prendre conscience, ne portons-nous pas en
nous-même une part de leur personnalité, certaines
de leurs attitudes, des marques de leur caractère ?

La journée déjà se termine. On replie tables et
fauteuils. Des groupes s'attardent. Nous allons te
laisser encore pour un temps, vieille demeure.
Certains ne reviendront pas, en route pour un
autre voyage. Nous sommes peut-être présomptueux
en te disant : Au revoir !

Garde fidèlement nos souvenirs
Ma vieille amie !
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