 | Elu en mai 1904, invalidé en juillet suivant, réélu début octobre et une nouvelle fois invalidé en novembre 1904, Nicolas reprend à chaque fois son bâton de pélerin pour refaire campagne. Mais on imagine un peu le climat qui doit régner dans la petite ville avec cette affaire...

Les pamphlets, les caricatures, les campagnes de presse, les lettres anonymes, et le fait même de n'être pas natif de Clary n'y font rien, pas plus qu'une lettre ouverte l'accusant de mauvaise gestion et de mauvaise foi : invariablement, les électeurs renvoient la même majorité au conseil municipal clarisien, au grand dam de l'opposition locale qui ne peut se résoudre à s'incliner de bonne grâce et nourrit le débat de son fiel. Fleurissent les gentils noms d'usurpateurs, flatteurs, blagueurs, ou mamelucks (au sens propre, soldats esclaves faisant partie d'une milice, selon le dictionnaire).
A l'opposé, le journaliste du «Courrier» (dont la signature semble un pseudonyme) a beau jeu de fustiger cette justice chargée d'assurer le suffrage universel et désavouée par ce dernier... Et il se sert de l'affaire de Clary pour lancer une attaque frontale contre le député de Cambrai.

Après dix-huit mois de grande agitation, l'affaire semble retomber un peu : de 1905 à 1908, le jeu se calme sans doute parce que, tous les recours ayant été épuisés, il faut maintenant pour les adversaires patienter jusqu'à la prochaine échéance prévue en 1908...
La vie quotidienne reprend son cours, mais les rancoeurs et les passions sont loin d'être éteintes... |